Dis-moi dix mots effrayants.
Cher lecteur, chère lectrice, après quelques jours d'absence, faute d'impératifs à caractère scolaire - soyons clairs, des partiels -, voici une nouvelle brève, plus fantastique que les autres puisque le mot du jour est extrait d'un ouvrage de Fantasy. J'en redessine les grands contours : la Fantasy est associable au monde du merveilleux, elle traite de magie et se présente comme un conte de fée. André-François Ruaud, écrivain français de science-fiction, en donne, dans son ouvrage Une Cartographie du Merveilleux, une définition assez complète en ces mots : « La fantasy est une littérature fantastique incorporant dans son récit un élément d'irrationnel qui n’est pas traité seulement de manière horrifique, présente généralement un aspect mythique et est souvent incarné par l’irruption ou l’utilisation de la magie ».
Le roman du jour, la source pour ainsi dire, est Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien. Parus en 1954 et 1955, les trois romans ont usé des cinquante années suivantes et des différentes interprétations cinématographiques, mais aussi scénographiques, pour confirmer leur prestige et conquérir de nouveaux publics, aussi me semble-t-il inutile de représenter les grandes lignes de l'ouvrage, mais le mot du jour nécessite pour sa part de définir un cadre précis.
Dans son roman, Tolkien lance aux trousses des Hobbits Frodon Sacquet et Sam Gamegie, neuf cavaliers, valets de Sauron, Seigneur des Ténèbres. Encapuchonnés et vêtus de noirs, ils apparaissent chevauchants des montures noires, l'épée brandie, parés à semer la mort et à s'emparer de l'Anneau unique et de ses pouvoirs. Appelés Nazgûl (littéralement les esprits de l'Anneau), ils sont parfois désignés comme Úlairi, dans le langage quenya.
Leur histoire est particulière et mérite que l'on y attache un intérêt certain. Détenteurs des neufs anneaux de pouvoir donnés aux Hommes, les porteurs de ces anneaux furent arrachés à leur libre-arbitre après leur mort, attirés par les ténèbres, pervertis par la cupidité que leurs avaient insufflée ces anneaux. Les porteurs de ces anneaux ne sont pas connus, mais il apparaît que trois seigneurs numénoréens en étaient détenteurs et que les autres avaient été donnés à des magiciens et guerriers.
Un à un, au cours du Second Âge de la Terre du Milieu, ils devinrent les valets de Sauron et l'épaulèrent dans sa conquête des Terres du Milieu. Néanmoins, ils furent défaits, comme leur maître, après la Dernière Alliance des Elfes et des Hommes et disparurent, si bien qu'on les crut morts. Ils reparurent en Eriador, au cours du Troisième Âge, fondant avec leur chef, le roi-sorcier, le royaume d'Angmar. Si leurs premières campagnes furent menées avec succès - la conquête de l'Anor fut achevée en 1974 T.A. par la prise de Fornost -, ils furent défaits dès l'année suivante par les Elfes et les Hommes du Gondor et se réfugièrent en Mordor, auprès de Sauron.
Au cours de la Guerre de l'Anneau, ils poursuivirent inlassablement Frodon Sacquet, le porteur de l’Anneau unique, et le blessèrent au Mont Venteux. Le roi-sorcier d'Angmar périt de la main d'Eowyn, comme l'avait prédit Glorfindel après la chute d'Angmar à Eänur (« Il ne reviendra pas sur cette terre. Son destin est loin d’être accompli, et il tombera, mais ce ne sera pas la main d’un Homme qui l’abattra ! », J. R. R. Tolkien, Le Seigneur des anneaux, Appendice A). Ils disparurent avec leur maître lorsque l’Anneau fut jeté dans la Montagne du Destin.
Tolkien ne nomme que deux d’entre eux : le roi-sorcier d’Angmar et Khâmul, « Ombre de l’Est », le second dans l’ordre hiérarchique des Nazgûl. Toutefois, plusieurs noms sont donnés, dans des jeux issus de cet univers, aux neuf cavaliers parmi lesquels Er-Murazor, Khamûl, Dwar, Ji Indur, Akhorahil, Hoarmurath, Adûnaphel, Ren et Uvatha. L’un d’eux serait en réalité une femme – en l’occurrence Adûnaphel. A cette liste, est parfois ajouté le nom de Morgomir.
Le rédacteur